samedi 16 mai 2009

Interview BILL MALCHOW

Alors, ça fait plus d'un mois que j'ai réalisé cette interview de Bill Malchow, après l'avoir vu en concert au National Underground et dansé jusqu'à ce que mes pieds déclarent forfait... Là voilà enfin ! L'entretien s'est déroulé à Barbès, petit bar-salle de concert de Park Slope, Brooklyn. Etant donné le nom de l'endroit, on ne s'étonnera pas qu'il appartienne à deux musiciens français, et qu'on puisse y boire un Ricard à $6.



La musique de Malchow fleure bon les nuits endiablées, la ville chaude et moite, et le rhum frelaté de la Nouvelle Orléans. Malchow a précédemment enregistré un album, Live In Brooklyn, que vous pouvez écouter (et en profiter pour télécharger quelques morceaux, en tout légalité - f**k you, hadopi) ici.

Liens:
- le site de Bill Malchow
- le myspace de Bill Malchow

vendredi 8 mai 2009

Dumb & Dumber au chômage...


Ah ben si on ne peut même plus faire des petits shootings d'avion au-dessus de Manhattan, où va le monde ?

Je ne sais pas si c'est la question que se pose Louis Caldera (le visionnaire - bah oui, faut avouer qu'elle est plutôt chouette, la photo en question - qui a affolé New York en envoyant la copie d'Air Force One au-dessus de Ground Zero) mais, maintenant qu'il n'a plus de travail, il va avoir le temps d'y penser...

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le blog de Richard Hétu.

mercredi 6 mai 2009

Dark Was The Night, F***g A Was The Show!!!

Oh oui. Effing amazing, même.

D'abord, il y a eu la compilation du même nom, sortie au mois de février (que vous pouvez acheter ici, par exemple).Lâchez-vous, c'est pour une bonne cause : Red Hot Organization, c'est un peu Solidays, si Solidays sortait également des albums avec des chansons inédites et de chouettes duos qui n'ont rien à envier à Renan Luce/Thomas Dutronc (euh non, je dis pas que c'est Red Hot, c'est mieux, qu'est-ce qui vous fait croire ça?). Le double album Dark Was The Night est le 20e, et John Carlin, de Red Hot, et Bryce et Aaron Dessner (les deux frangins de The National ont produit l'opus) n'ont pas fait dans la dentelle. Il faut croire qu'ils ont le Rolodex bien fourni : Dark Was The Night est un peu le who's who du rock indé . Arcade Fire, My Brightest Diamond, Buck 65, Sufjan Stevens, The Book, Yo La Tengo, The National, Bon Iver, Dirty Prohectors, Dave Sitek... Pour la liste complète des artistes, c'est par là que ça se passe.

Et puis il y a eu le concert, dimanche 3 mai, au Radio City Music Hall... Ils n'étaient pas tous là, mais l'affiche était plus qu'alléchante : Bon Iver, Dirty Projectors, Feist, David Byrne (bon, lui, je ne l'ai jamais vraiment aimé depuis que sa chanson "What Human Do" est arrivée en échantillon de musique dans le media player de mon premier ordinateur portable il y a de ça... un bon moment. Le pire c'est que cette chanson est toujours sur son MySpace...), The National, Sharon Jones & The Dap Kings, Dave Sitek, My Brightest Diamond. Et puis c'est aussi l'occasion de découvrir une nouvelle salle, qui s'est révélée magnifique et véritablement impressionnante. Radio City a également donné quelques 10 millions de dollars à Red Hot.


Le concert était divisé en 2 parties. La première était dévolue aux titres de l'album. Les Dirty Projectors ont ouvert le bal, rejoints par David Byrne pour la chanson "Knotty Pine" qui ouvre l'opus. Après un court entracte (durant lesquels on tient le public en haleine avec des vidéos), My Brightest Diamond entre en scène, pour interpréter une magistrale version de "Feeling Good". A ce moment-là, je n'avais pas encore commencé à filmer (je n'étais pas bien certaine que ce soit autorisé, finalement je me suis lancée, et j'ai arrêté quand une armoire à glace est venu me dire que c'était interdit de filmer et qu'il allait récupérer mes bandes à la fin du show, mais j'ai recommencé au moment du final, parce qu'il était juste exceptionnel, et que de toute façon, ma caméra est une caméra à disque dur intégré, et que donc il n'y a pas de bandes à récupérer, et que je n'avais presque plus de batterie, et que sans batterie, je voyais mal comment l'armoire à glace allait pouvoir me faire effacer quoique ce soit...), mais vous pouvez écouter la version album sur le lecteur ci-dessous...



Je vous ai également mis la version de Dave Sitek de "With A Girl Like You", magnifiquement interprétée sur scène avant que j'envoie au diable mes craintes. Quant à Sufjan Stevens, il n'était pas là, mais je l'aime beaucoup, et j'aime beaucoup sa chanson également alors voilà.

The National a succédé à My Brightest Diamond, qui reviendra quelques moments plus tard (l'organisation semble un peu erratique, Shara Worden entre en scène, repart en sautillant en s'apercevant qu'elle est visiblement venue trop tôt, et réapparaît à la chanson suivante) pour faire les choeurs en compagnie des petits gars de Bon Iver, visiblement très attendus par le public.

Justin Vernon ne décollera d'ailleurs plus de la scène, enchaînant les choeurs avec les solos de guitare, rejoint par les Dirty Projectors dans le rôle de clappeurs de mains sur la prestation de Dave Sitek, également accompagné d'une section de cuivres au grand complet.

Puis David Byrne dans sa chemise aux accents patriotiques vient clôre la première partie sur un duo avec la canadienne Leslie Feist. Wow, il faut suivre...

La deuxième partie du show verra se succéder Bon Iver, Feist et Sharon Jones & The Dap Kings pour des mini sets qui font également la part belle aux collaborations en tout genre. J'ai malheureusement dû arrêter de filmer après la première chanson de Feist, donc vous ne verrez pas de quoi la belle est capable avec une guitare électrique entre les mains, pas plus que vous ne verrez une Sharon Jones déchaînée, rendant hommage à James Brown en imitant énergiquement ses célèbres pas de danse... Désolée pour ça, parce que c'était vraiment phénoménal.

Le concert se clôt sur la célèbre chanson de Woodie Guthrie "This Land Is Your Land", commencée comme une version folk gentillette par Bon Iver, Feist et les autres, avant que Jones ne vienne y mettre son grain de sel ("Ok, c'est mignon tout plein, ce que vous nous faites, mais laissez-moi vous montrer comment ça doit être fait...") dans un final explosif. En vidéo, le jeu en valait la chandelle. ENJOY!



Liens:

- le website de Dark Was The Night
- le website de Red Hot Organisation
- le myspace de The National
- le myspace de Dirty Projectors
- le myspace de Sharon Jones & The Dap Kings
- le myspace de My Brightest Diamond
- le myspace de David Byrne
- le myspace de Feist
- le myspace de Bon Iver

lundi 4 mai 2009

Back to Telepathe

C'était mi-avril, et je n'avais donc pas filmé le show, pour diverses raisons que je ne partagerais pas avec vous (qui a dit que les bloggueurs ne pouvaient pas avoir de vie privée ?... Personne ? Oui, c'est vrai, personne).

Mais, la bonne nouvelle, c'est que Joly l'a fait pour wwwhatsup, son blog vidéo sur la scène underground new yorkaise, et que je n'ai même pas eu à chercher (thanks for the links, Joly).

Donc, voilà, pour ceux qui ont également raté la performance parisienne (décevante, d'après ce que j'ai cru comprendre), une petite idée de ce dont nos deux brooklinites (et leurs trois danseuses) sont capables.

So Fine



Crimes & Killings

dimanche 3 mai 2009

Interview Clare Muldaur (CLARE & THE REASONS)

(Interview est un bien grand mot. Le temps manquait eu groupe, en pleine session d'enregistrement de leur deuxième album avant de repartir en tournée. Aussi l'interview s'est-elle faite par mail, ce qui simplifie la mise en forme et la traduction mais manque singulièrement d'échange. L'exercice est de fait véritablement frustrant, et on espère bien rattraper cela une prochaine fois. Cela dit, une petite louche de plus sur le cas Clare & The Reasons ne peut pas faire de mal...)

La France a découvert la charmante Clare Muldaur et ses acolytes, The Reasons, avec leur premier opus, The Movie, tout en douces mélodies aux accents chauds et romantiques, au charme désuet incontestable. De sa voix légère et sucrée, la New-Yorkaise nous replonge dans les années 30, à moins que ce ne soient les années 50, au cœur d'un cabaret à l'atmosphère feutrée...

Par son père Geoff Muldaur (interprète de la chanson du film Brazil de Terry Gilliam), la jeune Clare a rencontré Sam Cooke, Bessie Smith et Mildred Bailey, une expérience qu'elle chérit encore aujourd'hui. Ça a été une formidable expérience de les écouter, et d'être exposée à autant de sincérité, de simplicité et de talent pur à un si jeune âge. Ils tiennent toujours une grande grande place dans mon esprit et dans mon monde musical."


A l'époque, elle écoutait beaucoup ces artistes et de musique black américaine old school en général, ainsi que les Beatles, Harry Nilsson ou les Beach Boys. C'est peut-être pour cela que la musique de Clare & The Reasons trouve si parfaitement sa place entre pop symphonique, orchestrations rétro emplies de coolitude, et folk sensible et aérien. Quant aux accents jazzy que nous croyions déceler... la jeune femme réfute toute orientation jazz. "Je crois que ce qui vous donne cette impression est ma voix. Mais je ne pense pas que nous jouions du jazz. Nos chansons sont très structurées, les arrangements très importants. Il n'y a pas vraiment de place à l'improvisation". Les instrumentations sont en effet léchées et méticuleuses : cordes vibrantes, clavecins délicats, scie musicale éthérée, pianos enlevés... Olivier Manchon (l'époux de Clare Muldaur à la ville), Ian Hampton, Christopher Hoffman, Beth Meyers, Greg Ritchie et Bob Hart (les Reasons, donc) ne sont pas des musiciens du dimanche. Ajoutez leur, en special guests, le prolifique Sufjan Stevens et le légendaire Van Dyke Parks, et vous comprendrez mieux l'orchestration sur mesure dont Muldaur nous faisait part.

Et si de nombreuses images vous traversent l'esprit à l'écoute de l'opus, c'est dans doute parce Muldaur concoît la musique de manière assez visuelle. "Pour moi, d'une certaines façons, tous les sens sont reliés. Nous avons apporté un côté visuel aux concerts pour offrir encore plus au public, et puis ça nous permet de dramatiser le décor avec les lumières et tout ça, ce qui est toujours excitant !".

Il en va de même pour l'artwork de The Movie, véritable démonstration d'humour pince-sans-rire (tongue-in-cheek, comme on dit ici). "Si nous étions des détectives dans un vieux film, nous serions du genre à être vraiment nuls !".

Reste que les vieux films collent à Muldaur, qui voudrait traverser le monde en chantant sur la main de King Kong et admet un penchant prononcé pour Truffaut et Tati, comme un gant. Plus New York, New York que Les Vacances de Monsieur Hulot, cependant...

"Le fait de vivre à New York affecte tout ce que je fais".

Si la chanson "Alphabet City" était purement fictionnelle, la chanteuse avoue un profond attachement à la Grosse Pomme. "Alphabet City ne représente pas grand chose pour moi en réalité, mais il y a de nombreux quartiers que j'adore, y compris mon quartier, Ditmas Park. C'est un coin intéressant, plein de maisons victoriennes. Une facette différente de Brooklyn. Je crois que le fait de vivre à New York affecte tout ce que je fais. Le mode de vie ici a un impact assez fort (les odeurs aussi sont assez fortes, d'ailleurs...) !

Il n'y a aucun autre endroit comme New York
. C'est pour ça qu'autant de gens viennent ici et se tuent à la tâche pour payer leur loyer, et tombent amoureux de cette lutte permanente !
"

Nothing like New York ? Peut-être que si... Muldaur est mariée à un français, et Paris semble tenir une place de choix dans son coeur.


"Je suis une grande fan d'Obama !"

Ceux qui ont vu Clare & The Reasons en concert avant les élections présidentielles américaines de novembre dernier se souviendront sans doute du "Obama Over The Rainbow", magistrale démonstration du soutien du groupe au candidat démocrate. Muldaur a toujours été passionnée par la politique. "Mais je ne pense pas être qualifiée pour aller jusqu'à écrire sur le sujet. Cela dit, je suis curieuse, j'essaie de me tenir au courant et je suis toujours prête à en discuter avec des amis autour d'un bon repas et d'un verre de vin !".

Le soir des élections, le groupe de produisait à Détroit, qui subissait déjà de plein fouet les effets de la récession. "C'était extraordinaire d'être là-bas et de voir Barack Obama élu. Les gens ont vraiment besoin de lui, à Détroit... J'étais tout simplement extatique !".

The Movie, épisode 2...

Le nouvel opus des New-Yorkais est dans la boîte. Enregistré en février/mars, il sera, du propre aveu de Muldaur, plus enjoué, moins languide que The Movie. "Nous avons quelques chansons sur les abeilles. C'est toujours marrant de chanter sur les abeilles."

Dire qu'on a hâte d'écouter le résultat est un doux euphémisme... En attendant, on se délectera du nouvel album de Julia Haltigan & The Hooligans, qui conjure une Amérique quelque peu différente, mais toute aussi surranée.

Liens:
- le myspace de Clare & The Reasons
- le facebook de Clare & The Reasons